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Dossiers La balistique - Guide : Avez-Vous Envie De Chasser Ou De Pêcher Des Poissons
20119
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Dossiers La balistique

Entre les dénominations européennes et celles en provenance de nos amis anglo-saxons, entre les mm et les inches, il est parfois difficile de s’y retrouver dans la table toujours plus longue des calibres. Cette fiche vous permettra, nous l’espérons, de mieux lire les informations essentielles au choix de vos balles car, rappelons le, tuer net est une partie essentielle du prélèvement et cela passe par une connaissance minimum des notions balistiques.

Un calibre ?

La dénomination de votre calibre de prédilection renferme tout un tas d’informations indispensables qu’il faut savoir décrypter, mais combien d’entre nous savent réellement ce que renferme comme informations les indications portées sur les boites de nos munitions préférées ?
En effet, il y autant (ou presque) de différences entre une 9.3x74R et une 9.3×62 qu’entre un vélo d’avant guerre et celui des coureurs actuels du tour de France. Le nom de chacune de ces cartouches contient :
– Ses dimensions
– Sa construction
– Le type d’arme utilisable
– La pression admissible (et donc la vitesse attendue)
C’est bien l’ensemble de ces données qui détermine l’utilisation que nous pourrons en faire sur le terrain.

Pour partir d’un exemple simple en reprenant les deux calibres cités précédemment :
– 9.3x74R et 9.3×62 possède grosso modo la même énergie cinétique (0,5*m*v2)
– Elles partagent le même diamètre (9.3)
– Elles partagent souvent les mêmes poids de balle
– Mais ont des caractéristiques balistiques différentes

Ce que nous apprend la dénomination du calibre (Prenons l’exemple du 8×57 JRS) :
– Le chiffre 8 = 8mm = diamètre nominal du canon. C’est en fait une approximation car le diamètre de l’alésage mesure en fait 7,9mm et celui du fond des rayures 8,2mm
– La lettre J signifie Infanterie (I et J sont interchangeables en lettres gothiques;-)
– La lettre R annonce la présence d’un bourrelet et donc le fait que la cartouche soit utilisable dans une arme basculante (et en général incompatible avec les armes auto)
– La lettre S indique qu’il s’agit d’un 8mm large. Cette indication permet au professionnel d’en déduire automatiquement la pression admissible CIP de notre 8×57.

En plus de ces informations tirées directement de la dénomination, les normes attachées à ce calibre nous donnent :
– Les dimensions de la chambre
– Les dimension du drageoir
– Les dimensions du bourrelet
– Le pas des rayures du canon
– La vitesse avec une balle « standard »
– L’énergie avec une balle « standard »

D’autres dénominations donnentn beaucoup moins d’informations (.35 Whelen par exemple) et il nous faut aller chercher ces dernières sur les caractéristiques indiquées au dos des boites.

Le coefficient balistique

– C’est l’information qui se cache derrière la dénomination CB.
– Il est en général compris entre 0,1 et 0,5

Les artilleurs de nos armées se sont demandé comment définir la capacité d’un projectile à garder sa vitesse (et donc de calculer sa trajectoire). Pour faire cela, ils devaient intégrer ce que l’on appelle un facteur de forme partant du principe qu’entre un boulet de canon et une balle pointue effilée il devait y avoir quelques différences de comportement. Certains sont très aérodynamique … d’autres beaucoup moins.

C’est donc la question de l’aérodynamisme du projectile qui est posé ici car qui dit conservation de la vitesse, dit tension de trajectoire (Pour rappel, la trajectoire d’un projectile est une parabole ). Cela se traduit dans le coefficient balistique (CB) :
– Plus celui-ci est élevé, plus la chute sur la trajectoire sera faible et plus la visée sera simplifiée
– Dès qu’un projectile commence à chuter (sous l’effet de la gravité), cela ne s’arrête pas
– L’influence de la vitesse est sensible aux courtes distances (inférieures par convention à 300 m !)
– L’influence de la vitesse est encore plus sensibles aux distances moyennes (par convention inférieures à 600m) et, l’on s’en doute, encore plus aux grandes distances pour lesquelles le CB est un facteur majeur
– Le CB évolue en fonction de la vitesse du projectile et donc de la distance de tir
– L’influence du CB est à peu près négligeable en tir de battue : la flèche (chute de la balle) à 50m est toujours inférieure aux erreurs de visées.
– L’influence du CB commence à se faire nettement sentir à 100 m

En conclusion, plus vus tirez loin plus le CB de votre balle doit être élevé afin de limiter les corrections et donc de faciliter le tir.

Exemple avec deux balles de 9.3×62 du même fabricant :
La RWS TMR de 18,5g :
– Vitesse initiale de 695 m/s
– CB de 0,309 (nez rond)
– DRO de 144 m
– A 50 m, la balle sera à 0,4 cm au dessus de la ligne de visée
– A 150 m la balle sera à 7 cm au dessous de la ligne de visée
– A 200 m la balle sera à … 21,6 cm au dessous de la ligne de visée

Pour la RWS Uni Classic de 19g :
– Vitesse initiale (canon de 60 cm) : 740 m/s
– CB de 0,465 (nez pointu)
– A 50 m, pas de différence notable entre le visée et le résultat
– A 150 m, la balle sera à 5,6 cm au dessous de la ligne de visée
– A 200 m, la balle sera à 16,3 cm au dessous de la ligne de visée

Si la vitesse initiale permet d’expliquer une partie de la différence, le reste est grandement imputable au CB :
– CB élevé = trajectoire plus tendue aux distances usuelles de tir
– CB élevé = vitesse plus élevée aux différentes distances

A titre personnelle, j’utilise des balles lourdes aux CB élevés.

La DRO

La DRO est la Distance de Réglage Optimale et est une autre information optimale pour la balistique.
Selon la théorie, nos armes se doivent d’être réglées à la DRO afin d’en tirer le meilleur parti. Essayons donc de démystifier la notion.

Sur des boites de balles allemandes, vous pourrez trouver le sigle GEE et sur celles en provenance des Etats-Unis le sigle MRD.

Il se trouve que notre canon et notre organe de visée (lunette, point rouge) ne peuvent pas être alignés sur des lignes parallèles, car notre balle doit être lancée vers le haut si nous voulons qu’elle retombe à l’endroit que nous visons sous l’effet de la gravité. Notre ligne de tir n’est donc jamais notre ligne de visée. Notre projectile va donc couper la ligne de visée deux fois. Une première en montant (habituellement entre 20 et 40 m) avant de continuer à s’élever jusqu’à son apogée (le plus haut de la trajectoire). Une fois ce point haut atteind, la gravité prend le dessus et le projectile commence à tomber jusqu’à couper une deuxième fois la ligne de visée. Ce deuxième point est la DRO (Cf. dessin)

TIPS : Avec tous les calibres modernes, régler plein centre à 25 m permet à coup sur d’être dans le papier à 100 m et parfois même jusqu’à la DRO. Il suffit enduite de parfaire le réglage à 100 m à l’aide de 2 ou 3 balles supplémentaires.

La densité de section

La densité de section est le rapport entre la masse du projectile et son diamètre. Elle illustre la capacité de la balle à pénétrer et s’exprime en kilogramme par mètre carré. Elle explique en grande partie pourquoi telle ou telle balle est souvent qualifiée de très efficace et atteste aussi de l’intérêt des balles lourdes.

La densité de section sert à calculer le coefficient balistique et illustre la capacité de pénétration du projectile. Cette valeur est indépendante de la forme du projectile (voir la section précédente « Coefficient Balistique »). A ce titre, il y a un parallèle possible entre densité de section et quantité de mouvement car ce sont tous deux des indices sur lesquels la forme du projectile n’a aucune influence.

Chaque cartouche à donc son poids et son type de balle fétiche (efficace). Il est donc important, au moment du choix et donc de l’achat du calibre de sa future arme, d’intégrer cette notion qui peut permettre de tirer avec des calibres plus doux, sans pour autant perdre en efficacité.

En résumé – Les chiffres importants

Comme dans toutes les tables de chiffres, certains sont importants, d’autres … moins. Essayons donc de faire le tri afin de ne conserver que l’essentiel en tête.

En préambule, notons que tous ces chiffres sont obtenus dans des conditions précises :
– Longueur du canon
– Poids de la balle
– Vitesse initiale depuis le dit canon d’essai

Rien ne prouve que votre arme possède les même caractéristiques que les armes d’essai, à commencer par la longueur du canon. On admet d’ailleurs que la perte de vitesse par centimètre de canon en moins est de l’ordre de 13 m/s. Or qui dit vitesse, dit énergie cinétique (moitié de la masse multipliée par le carré de la vitesse). Et donc, un canon plus court que les canons d’essai, vont automatiquement induire une baisse de la vitesse, une baisse au carré de l’énergie cinétique et une trajectoire différente (avec entre autre une DRO modifiée). Alors oui, en battue cela n’a souvent que peu d’importance mais cela en prend dès que vous tirez loin.

Autre facteur méconnu ayant un impact important … la mécanique interne de votre canon. En effet, la balistique intérieure est gouvernée par la mécanique. Celle qui a permis de tracer le sillon interne permettant de mettre en rotation votre ogive. Ce sillon, si il respecte à la lettre les tolérance fixées par les organismes normalisateurs, peut cependant être suffisamment différent d’une arme à l’autre pour induire des différences notables à certaines distances. D’ailleurs, la prise de rayure induisent des frottements qui peuvent consommer aux alentours de 45% de l’énergie développée par la combustion de la poudre. Ceci expliquant sans doute cela.

Une balle lourde ?

Arthur B. Alphin, le créateur de A-Square disait : « Dieu est toujours du côté des balles lourdes » et j’ajouterai que la physique aussi.En effet, une balle lourde et lente voit sa vitesse chuter moins vite qu’une balle rapide et le différentiel d’énergie s’accroît avec la distance au profit de la première, ce qui est admettons le, un peu contre intuitif.
A calibre égal, une balle lourde, à forte densité de section, conserve mieux sa vitesse qu’une balle légère, plus rapide à la bouche du canon, mais qui perd assez vite son avantage. Nous avons que le calcul de l’énergie cinétique privilégie la vitesse, que l’on élève au carré, et non le poids que l’on divise par deux. Cela signifie que les joules (l’énergie que nous allons transmettre lors de l’impact) souffrent beaucoup de ces baisses de vitesse. A 200 m, la quantité de mouvement, la « puissance » efficace d’une balle de 21,1 g est à peu de chose près identique à celle d’une balle de 15 g à la bouche … la faute à le densité de section évoquée plus avant.

Tout ceci implique qu’une balle de poids « intermédiaire » de 18,5 g dans un calibre de battue répandu (le 9.3×62) se revèle un très bon compromis, à condition que la construction de la balle se révèle à la hauteur. L’avantage des balles lourdes demeure à mon sens évident en battue.